Vous avez décidé de faire un essai de sobriété volontaire. Peut-être le défi des 28 jours sans alcool ou encore un arrêt un peu plus long. Ça ne va pas trop mal, mais voilà… C’est la Saint-Valentin et votre chum veut vous amener au restaurant. Il veut célébrer en amoureux… Comment composer avec une soirée de Saint-Valentin au restaurant, sans champagne, sans vin, sans alcool et… sans dispute ?
C’est le 1er janvier. Le temps de prendre de bonnes résolutions pour l’année qui vient. Laquelle prendrez-vous? Comme Catherine, avez-vous un peu trop fêté hier soir?
Alors, vous songez peut-être à laisser l’alcool de côté pour quelque temps? C’est ce que Catherine avait décidé de faire en 2014…
Le Journal de Catherineest une oeuvre de fiction qui documente l’excursion d’une femme moderne au pays de la sobriété. L’histoire de Catherine, a été publiée sous forme de webcomic tout au long de l’année 2014 et a été éditée en version papier sous le titre La Sobriété volontaire, en 2015. La première éditon de l’album est maintenant épuisée. Une deuxième édition sera disponible dans les mois qui viennent et il vous sera alors possible de commander à nouveau l’album en ligne. Il reste quelques exemplaires de la première édition dans certaines librairies du Québec.
Mais le blogue est toujours en ligne et l’histoire de Catherine est toujours d’actualité. Vous pouvez lire les pages de son journal en rafale ou encore suivre son histoire au fil des jours et des semaines, en commençant par le 1er janvier 2014.
Un an, déjà, que je tiens ce journal ! Et aujourd’hui, alors que j’y écris peut-être pour la dernière fois, je voulais prendre le temps d’y faire un bilan final de l’année qui vient de s’écouler. Je voulais me lever tôt ce matin et prendre le temps de bien réfléchir à l’année que je viens de vivre, bien sûr, mais aussi au choix que j’ai fait, hier soir. Je voulais relire tranquillement tout ce que j’ai écrit l’année dernière pour voir les leçons que je pourrais en tirer, pour m’aider à planifier un peu l’année qui commence aujourd’hui. Je voulais aussi revivre un peu l’année 2014. On oublie tellement vite ! Même quand on ne boit pas…
Mais voilà… Je me suis levée bien tard. Le réveillon a été riche en émotions de toutes sortes ! Et dans peu de temps, je devrai me préparer pour le traditionnel souper du Jour de l’An chez ma sœur. Alors, ce bilan attendra un peu, parce que je veux d’abord noter ce qui s’est passé hier soir.
Je suis partie pour le réveillon un peu hésitante. D’abord, je craignais qu’on ne me laisse pas attendre minuit pour prendre mon premier verre d’alcool. J’avais un peu peur qu’on me dise que ça ne valait pas la peine d’attendre la fin de la soirée, d’attendre le premier coup de minuit. Mais non, tout comme à Noël, tout le monde me soutenait, me félicitait d’avoir réussi à tenir si longtemps. Ça me faisait chaud au cœur et j’en étais très heureuse. Mais, en même temps, j’étais un peu mal à l’aise.
C’est que je ne savais plus ce que j’allais faire. Recommencer à boire ou non ?Lboit seule.
Jean-Marc s’est déchargé le cœur la semaine dernière et m’a révélé à quel point ma sobriété le dérangeait. Pourtant, au début de l’année, il semblait le prendre vraiment bien et faisait beaucoup d’efforts pour me soutenir. Il en faisait même un peu trop. Mais voilà que maintenant, après tous ces mois de silence, ma sobriété le dérange. Je pense que c’était le cas depuis déjà un bon bout de temps et qu’il n’osait rien dire, car dans les jours qui ont suivi, il n’a pas arrêté de m’en parler. Tous les jours, tout le temps, partout. J’ai l’impression de retrouver les sermons de mes parents…
Ah ! Voilà ! Le chat est sorti du sac ! C’est son party de Noël qui le stresse. Il ne veut pas que les gens remarquent que je ne bois pas et qu’on se mette à me poser des questions. Ou encore, il a peur de ce que les gens penseront de moi. Mais par-dessus tout, je crois, il veut surtout boire en joyeuse compagnie. Est-ce que d’être avec quelqu’un qui ne boit pas du tout dans un party, c’est vraiment plate ? Je ne me rappelle même plus ce que je pensais de ça quand, moi aussi, je buvais. C’est vrai que de toute façon, ma résolution finit dans deux semaines. Qu’est-ce que je devrais faire ? Si près du but ?
11 mois ? 11mois !!! Ça veut dire que dans un mois, un tout petit mois, je pourrai dire que j’ai tenu ma résolution pour 2014 : une année sans boire d’alcool ! J’ai de la misère à y croire ! J’ai recompté les mois, trois fois. Mais oui, 11 mois sans prendre une seule goutte d’alcool. C’est vrai qu’à différentes occasions, je suis souvent passée proche de… craquer. Surtout au début. Mais j’ai su résister.
Mais voilà que tout près du but, c’est mon chum qui n’en peut plus.
Ça, c’est passé, hier soir. Jean-Marc est venu souper à la maison. Un petit repas à deux, sans raison spéciale. Pas de chandelles, pas de musique, pas de mets élaborés. Un vrai petit souper pépère. J’avais préparé un bon poisson. (Petite parenthèse : Moi, je me dis, pourquoi inventer des lundis sans viande quand dans l’histoire du Québec et la mémoire de nos mères, il y a les vendredis maigres ? Bon, c’est une autre histoire, ça.) Donc, un petit souper tranquille à deux, à la maison. Jean-Marc était passé par une crémerie du marché Jean-Talon et s’était laissé tenté par plusieurs fromages à saveur accentuée du Québec. Puis, il avait choisi à la SAQ juste à côté (c’est bien commode) un bon vin rouge bien corsé pour accompagner son bel éventail de fromages. Comme mon chum aime être un connaisseur en vins, il avait eu une longue discussion, d’abord avec quelques employés de la crémerie, ensuite avec deux autres « experts » de la SAQ, avant de faire un choix.
Après le poisson, Jean-Marc dispose ses fromages, qui attendaient, bien sûr, à la température de la pièce, sort une baguette neuve, dorée et bien croustillante de son sac de papier, débouche sa bouteille de vin choisie avec grande expertise et beaucoup d’amour et pose sur la table… DEUX coupes à vin.