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Fêter la Saint-Valentin sans alcool et sans dispute.

La Saint-Valentin au restaurant, sans alcool.

Boire en bonne compagnie!

Vous avez décidé de faire un essai de sobriété volontaire. Peut-être le défi des 28 jours sans alcool ou encore un arrêt un peu plus long. Ça ne va pas trop mal, mais voilà… C’est la Saint-Valentin et votre chum veut vous amener au restaurant. Il veut célébrer en amoureux… Comment composer avec une soirée de Saint-Valentin au restaurant, sans champagne, sans vin, sans alcool et… sans dispute ?

Allez lire ou relire l’histoire de Catherine sur sa soirée de la Saint-Valentin, sans alcool,  au restaurant. Fêter la Saint-Valentin au restaurant… sans alcool.

 

Docteur, taisez ces chiffres!

24 mai 2014

Depuis que j’ai arrêté de boire de l’alcool, je reçois régulièrement, de l’un ou l’autre de mes amis, des articles de journaux, des analyses scientifiques, des liens vers des reportages télévisés, parfois sérieux, parfois humoristiques, sur le même sujet : les bienfaits de la consommation d’alcool. Dès qu’un rapport quelconque sur le sujet surgit, hop ! on me le fait suivre. Pas de délais ! Les courriels et les médias sociaux se font aller.

Mais quand, le 12 mai dernier, l’Organisation mondiale de la santé a présenté son Rapport de situation mondiale sur l’alcool et la santé, personne, mais vraiment personne ne m’en a parlé. Personne ne m’a envoyé de liens vers des articles ou des entrevues à la radio ou à la télévision sur ce sujet. Même pas un petit commentaire de mes amis sur FB ou Twitter ! Silence quasi total. Je crois que c’est parce que le rapport est assez inquiétant, certains pourraient même dire, alarmant. Le titre de leur communiqué de presse donne le ton : L’OMS appelle les gouvernements à redoubler d’efforts pour éviter les décès et les maladies liés à l’alcool.

C’est vrai aussi que les médias se sont faits, en général, assez discrets sur le sujet. Et leur réaction était plutôt uniforme : une surprise un peu incrédule suivie souvent d’un désir de rassurer. Puis, ils sont vite passés à autre chose. Le rapport est sorti, il y a moins de deux semaines et déjà, on n’en parle presque plus. « Les méfaits de l’alcool », ce n’est pas un sujet particulièrement gai pour une population qui aime bien boire, comme c’est le cas au Québec.

Une seule personne dans mon entourage n’a pas hésité à m’en parler : mon amie Marie qui ne boit pas du tout depuis presque toujours. Elle m’a téléphoné un matin pour me conseiller d’écouter une entrevue radiophonique sur le sujet. Comme elle a bien fait ! Comme je la remercie ! J’ai trouvé l’entrevue non seulement intéressante, mais aussi bien amusante. L’animatrice avait invité à son émission d’information un médecin pour commenter le rapport de l’OMS.

Dès le début de l’entrevue, on voit bien que l’animatrice est non seulement surprise, mais aussi atterrée par le contenu du rapport.

Dès le début de l’entrevue, on voit bien que l’animatrice est non seulement surprise, mais aussi atterrée par le contenu du rapport.

Le rapport de l'OSM sur l'alcool. On n'en revient pas!
Le rapport de l’OSM sur l’alcool. On n’en revient pas!

Ah ! Le médecin est lui aussi surpris ! Et c’est un mé-de-cin ! L’animatrice ne perd pas une seconde. Il y a peut-être une faiblesse dans les données du rapport…

Rapport de l'OSM sur l'alcool. Premiers doutes.
Rapport de l’OMS sur l’alcool. Premiers doutes.

Ah, oui, c’est vrai. Ce rapport est quand même produit par une agence des Nations unies… Mais il y a sûrement une explication à ces chiffres affreux. Ils ne peuvent pas s’appliquer à notre comportement à nous ? Il faut aussi rassurer les auditeurs. L’animatrice tend une première perche à son invité.

Rapport de l'OMS sur l'alcool. Rassurez-moi, docteur. Prise un
Rapport de l’OMS sur l’alcool. Rassurez-moi, docteur. Prise un

Merde ! Une perche de perdue ! Le docteur n’a pas répondu comme elle l’aurait souhaité. Mais elle n’a pas dit son dernier mot. Elle a d’autres perches…

Rapport de lOMS sur l'alcool. Rassurez-moi, docteur! Prise 2
Rapport de lOMS sur l’alcool. Rassurez-moi, docteur! Prise 2

L’animatrice commence à penser que ce médecin ne comprend pas vite. Il n’a pas l’air de vouloir l’aider. Mais elle a un atout dans son jeu… Un atout imbattable, une donnée scientifique que tout le monde connaît

Rapport de l'OMS sur l'alcool. Rassurez-moi, docteur! Prise trois.
Rapport de l’OMS sur l’alcool. Rassurez-moi, docteur! Prise trois.

Et voilà ! Ce n’était pas si difficile, docteur ! C’est ce qu’elle voulait lui entendre confirmer : l’alcool est bon pour la santé !

Rapport de l'OMS sur l'alcool. On se rassure.
Rapport de l’OMS sur l’alcool. On se rassure.

Hum… Ce n’est pas bon du tout, ça ! 200 maladies ! Mais le brave docteur a aussi parlé de cette maladie-épouvantail, celle qu’on agite devant les buveurs d’alcool ! Celle dont la cause est bien connue…

Rapport de l'OMS sur l'alcool. C'est l'abus!
Rapport de l’OMS sur l’alcool. C’est l’abus!

Et voilà, le mot qu’il fallait dire. Nous, au Québec, la modération, on connaît ça ! On l’a même institutionnalisée !

Rapport de l'OMS sur l'alcool. La modération.
Rapport de l’OMS sur l’alcool. La modération.

Grand soupir de soulagement. Au Québec, Éduc’alcool avec son thème de modération nous sert de bouclier. Finalement, son public et elle-même rassurés, l’entrevue terminée, l’animatrice peut enfin passer au sujet suivant de son émission. Un sujet beaucoup plus léger et intéressant : « Avec le mois de juin qui arrive, quelle sera votre boisson préférée de l’été ? Le vin blanc ou le rosé ? »

Peu de temps après cette entrevue à la radio, j’ai lu un court article sur La Presse +, édition du 21 mai, intitulé Le monde boit. L’article se termine par un commentaire de M.  Hubert Sacy, directeur gnénéral d’Éduc’alcool : Le Canada et le Québec consomment plus que la moyenne mondiale, mais leur relation avec l’alcool est plus équilibrée qu’ailleurs, dit M. Sacy. Au Québec, poursuit-il, les trois quarts des buveurs consomment de façon « parfaitement responsable ».

Bon, l’article n’explique pas ce que M. Sacy entend par une relation équilibrée avec l’alcool, ni ce qu’est une consommation responsable. Mais, selon lui,  au Québec, dans ce domaine, tout va plutôt bien, alors ? La modération nous protège donc des problèmes liés à la consommation d’alcool?

Intriguée, je suis allée voir ce fameux rapport de l’OMS . Je ne l’ai trouvé qu’en anglais : Global status report on alcohol and health. 2014.

Je dois dire que d’une façon générale,les données ne sont pas du tout rassurantes :

  • Les groupes à faible revenue sont les plus touchés
  • Les beuveries excessives (binge-drinking) sont très populaires. 16 % des buveurs dans le monde et plus de 23 % au Canada s’y adonnent.
  • Les consommateurs d’alcool dans le monde ingurgitent en moyenne 17 litres d’alcool pur par année.

Et les données touchant les femmes sont encore plus inquiétantes :

  • Même si les décès reliés à la consommation d’alcool touchent plus les hommes (7,6 %) que les femmes (4 %), celles-ci « pourraient être plus vulnérables face à certains problèmes de santé liés à l’alcool. »
  • Et les auteurs du rapport s’inquiètent du fait que la consommation d’alcool est en augmentation constante chez les femmes.

Bon, pas drôle, tout ça…

Mais en continuant à naviguer sur le site internet de l’OMS, je tombe sur
une page intérssante: Recommandation OMS pour une consommation responsable

J’y retrouve d’abord les mêmes recommandations que celles de chez Educ’alcool :

  •  pas plus de 21 verres par semaine pour l’usage régulier chez l’homme (3 verres par jour en moyenne)
  • pas plus de 14 verres par semaine pour l’usage régulier chez la femme (2 verres pasr en moyenne)
  • jamais plus de 4 verres par occasion pour l’usage ponctuel
  • s’abstenir au moins un jour par semaine.

 Mais, tout en bas de la page, il y a un petit tableau. En le lisant, j’ai un coup au coeur. C’est une mise en garde sérieuse pour ceux qui se reposent sur la tranquillité d’esprit apportée par les chiffres précédents :

Pas de consommation sans risques !
Même une consommation modérée (max. 3 verres par jour chez l’homme et 2 chez la femme) est associée à un accroissement du risque de cancers des voies aérodigestives supérieures, cancer du foie, cancers du sein et du côlon-rectum.

Toure consommation régulière peut, chez les personnes présentant une vulnérabilité, conduire à une assuétude.
 
Toute consommation d’alcool a une influence sur le comportement et les réactions et peut conduire à des accidents et actes préjudiciables. 

Bon ! J’ai appris un mot nouveau, assuétude, synonyme de dépendance. Mais j’ai aussi appris qu’il y a de nombreux risques associés à la consommation d’alcool. Et ce, même sans en abuser. Et ça, ça ne me plaît pas du tout…

Car moi, c’est juste pour un an que je veux arrêter l’alcool…

Note de l’auteure; : N’oubliez pas de consulter la page des liens pour voir toutes les références reliées à cet article.

Tentations. L’image de l’alcool à la télévision

12 avril 2014

Jean-Marc est de nouveau à Silicon Valley. Je suis seule pour une autre fin de semaine. Alors, en rentrant du travail, je passe évidemment chez mon traiteur favori. La dame derrière le comptoir aime bien placoter. Elle me suggère un bon vin qui irait parfaitement avec le plat que j’ai choisi. Je ne dis rien. Elle me regarde. « Ah, c’est vrai. Vous ne pouvez pas boire ! » Eh oui ! Grâce à Jean-Marc et sa grande trappe, elle sait maintenant que je ne bois pas… « Mais ça ne fait rien, madame ! Concentrez-vous sur la présentation. Les hommes apprécient ça, vous savez. » Un autre coup dans l’eau pour la dame. « Je suis seule ce soir. » Je la sens qui s’exaspère. « Mangez devant la télévision, d’abord ! Ça tient compagnie ! »

J’y avais pensé. C’est ce que je fais souvent maintenant quand je suis seule. Je me prépare un petit plateau devant la télévision… Mon menu de la soirée : petite salade verte, pâtes et… cannoli pour dessert. Ils sont vraiment bons leurs cannoli ! Le tout arrosé… d’un verre d’eau minérale. Je commence à le trouver plate mon verre d’eau minérale ! Après trois mois d’abstinence, j’ai parfois des sursauts d’impatience et d’irritation par rapport à ma résolution. Alors, je décide d’essayer quelque chose de spécial, ce soir. Je verse mon eau dans un beau verre à vin. Ce sera plus gai…

Je m’installe bien confortablement devant la télévision avec mon petit souper et ma télécommande pour la télé. Je suis prête à relaxer, à me changer les idées, à oublier ma petite solitude et le fait que mon chum est quelque part dans une Californie ensoleillée à siroter du vin sur une terrasse. Alors qu’y a-t-il de bon à la télévision ce soir ? Je ne sais pas. Parce que soudainement, en passant d’un poste à l’autre, quelque chose me frappe : ça boit partout à la télévision !

Ça boit partout à la télévision !
Ça boit partout à la télévision !

Bien sûr, il y a aussi des publicités d’alcool. Mais ça au moins, c’est clair. On s’y attend. Non, ce que je réalise ce soir, c’est que dans plein de types d’émission, les gens ont un verre à la main. Tout le temps et pour toutes sortes d’occasions.

Et les messages sont assez semblables, peu importe le type d’émission.

Vous rentrez du travail, exténué ? Vite, un verre de vin ou une bière, vous l’avez bien mérité ! Vous avez un problème sérieux que vous voulez confier à votre amie, votre conjoint ? Parfait ! Mais d’abord un verre de vin ou un petit alcool fort pour vous donner du courage. Une bonne nouvelle à annoncer ? On le sait parce que l’acteur ou l’actrice arrive avec une bonne bouteille.

Et je repense à des séries humoristiques que je regarde de temps en temps. Ce serait intéressant de compter combien de fois dans une émission de moins de trente minutes, sans raison particulière, on représente les personnages en train de boire de l’alcool. Je remarque aussi que ces gens qui ont un verre à la main, en général, sont heureux, beaux, sophistiqués, élégants. Leur vie est fantastique ! Elle n’est certainement pas plate comme la mienne ce soir…

En regardant mon verre d’eau minérale, une question tout à coup me chicote :

Est-ce que j’ai le goût d’un verre de vin ou bien ai-je plutôt envie d’être la fille dans l’image de la télévision ?

Elle semble avoir toutes les qualités… tous les plaisirs de la vie…

Vous pouvez lire la suite de ce chapitre dans le roman graphique La sobriété volontaire. Une année sans alcool (2015, 2018)